miércoles, 29 de agosto de 2012

Toponimia rifeña por Said Kamel



Said Kamel: Profesor de la Facultad de Ciencias de la Universidad Moulay Ismail (Meknes, Marruecos) y miembro de la Asociación de Poblaciones de las Montañas del Mundo - Sección Marruecos

Toponymie rifaine

La toponymie est une science récente qui s’intéresse aux noms des lieux et tente de comprendre leur sens et signification. Elle joue un rôle important chez les peuples qui recherchent leur histoire, du fait qu’elle est considérée comme l’un des éléments qui aident à restituer la mémoire collective et à reconstruire l’identité culturelle d’un peuple. Elle permet d’enrichir le lexique des langues altérées. C’est un aspect, parmi d’autres, qui traduit l’originalité d’un pays et de son identité et l’une des spécificités qui peut le distinguer des autres pays. L’intérêt de cette science est de faire appel aux autres sciences pour expliquer la signification d’un toponyme. Parmi ces sciences, on cite la géographie, l’histoire, la linguistique, la sociologie rurale, l’archéologie, la botanique, la géologie, l’architecture…En effet, Les chercheurs d’histoire et de géographie peuvent faire appel à la toponymie pour expliquer le mouvement des populations. Pour un géologue, les toponymes peuvent refléter la nature géomorphologique, le type de sol et la nature des roches et des minéraux. Pour un Botaniste, il peut connaître les espèces végétales d’une région et peut même reconstituer le couvert végétal disparu.

Malgré le passage de plusieurs cultures étrangères au Maroc (phénicienne, Romaine, Vandale, Arabe, Française et Espagnole), elles n’ont pas pu effacer les toponymes amazighs originaux, ce qui montre l’enracinement de la culture amazighe dans la société et le rattachement de l’homme à sa terre. Cependant, certains toponymes ont été légèrement transformés pour les adapter à la prononciation des langues étrangères, alors que peu de noms ont été remplacés, ce dernier siècle, par les noms arabes. Ces derniers peuvent être compris par les Marocains, mais la majorité des toponymes, d’origine amazighe, sont très peu ou pas connus aussi bien par les arabophones que par les amazighophones. Etant donné que 98% environ des toponymes marocains sont amazighs, l’étude de la toponymie du Maroc, en particulier, et celle de Tamazgha (Afrique du Nord) en général, nécessite une bonne connaissance de la langue amazigh. Une proposition de signification sera donnée aux toponymes en se basant, entre autres, sur l’analyse linguistique du mot, sans toutefois écarter une autre hypothèse. Ainsi, afin de mieux comprendre l’origine et la signification des noms, il est intéressant de donner quelques règles concernant cette langue.

Les noms masculins commencent par l’article A (Exemples : Afus : la main, Adar : le pied, Amour : le pays) et les noms féminins commencent par l’article Ta et se terminent souvent par T (Exemples : Tamazight, Tawtemt : femelle, Tasa : le foie). Un nom féminin, dépourvu de la lettre T de l’article, désigne une chose plus grande et un nom masculin féminisé, par ajout du la lettre T au début et à la fin, désigne une chose plus petite (exemple : Tamart : la barbe, Amar : grande barbe, Afous : la main, Tafoust : petite main). Pour problème de prononciation (en arabe et en français), l’article A disparaît chez certains toponymes (Afas : Fas, Ameknas : Meknas, Anadour : Nador…) ou être précédé par w (Azzan : Wazzan, Alili : Walili ..).

Les noms des lieux en amazigh comportent les préfixes suivants : M (M’ibladen) et BOU (Bouyzakaren) qui veulent dire « qui a », THIN (Thindouft) qui veut dire « celle de », AN (Anrar) , AS (Aswen) qui veut dire « où ». Pour les deux derniers cas le A peut disparaître (Nador : Anadour, Sayes : Asayes).

A cause du problème phonétique, la lettre S se prononce parfois Z ou inversement. La lettre K peut se substituer par Ch et les lettres G, Y et J se substituent entre elles d’un parler à l’autre. La transcription utilisée pour les termes amazighs est la même que celle du français ; cependant, les lettres Z, D et T deviennent emphatiques à côté d’une voyelle avec un accent circonflexe.



Rif : Rrif ou Arrif, chez les imazighens du Moyen Atlas, signifie la rangée. Le nom est tiré probablement de l’alignement des crêtes de montagnes ou de l’homme qui fait barrière aux invasions étrangères. Le terme « Arifi » veut dire l’homme libre, alors que « Irifi » : la soif.

Boughaz : mot composé de « Bou » : qui a ou « lieu de » et « Ghaz » ou aghaz : le creusement, du verbe ighza. Le mot veut donc dire lieu du creusement. Lieu où la mer a érodé pour séparer la terre ibérique de celle du Maroc.

Andalousie : Andalous, terme amazighisé du nom vandalus, c-à-d les vandales. C’est de l’andalousie que ces derniers attaquaient les marocains.

Tanger : tiniggi, mot composé de « thin » : celle de ou lieu de et « iggi » du verbe yuga : jeter un coût d’œil, observer. Il veut probablement dire l’observatoire.

Titouan : Tittawin : pluriel de tît : l’œil qui veut dire ici la source.

Asila : azila : qui proviendrait de Izil : beau. L’ancienne ville dans la région s’appelait « arzila » qui serait une forme latinisée de « arsel » : madrier ou colonnades (des anciennes habitations).

Tlat Taghremt : Tlat : mardi en arabe et Taghremt : le petit village ou la maison.

Ben Azzou : Aït uzzou. Azzou : plante du type “asperge”

Bni Krich: Aït Ukrouch. Les habitants de la forêt (du chêne vert). Proche du toponyme Akruch près de Rabat qui dérive de Akerrouch.

Asmaten : mot composé de « as » : lieu de et « matên » : imatân : les malades . Le mot veut dire lieu des malades.

Larach : Aàrich : le grenier ou cabane

Chefchaouen : Achawen : pluriel de Ich : la corne. Le mot désigne les montagnes pointues.

Sfelyen : mot composé de « as » : lieu de et « felyen » : aflayen : pluriel de aflay : dissection. Il veut probablement désigner la terre qui montre les fentes de dissection à la suite d’un réchauffement.

Dradra : mot arabisé de iderdouren : les sourds.

Jbel Tisiren : Adrar Tisirin. Pluriel de Tisirt : le moulin. Le mot veut dire la montagne des moulins.

Mokrisset : Tamoukrist : le nœud ou le problème

Melloussa: Amellous : mot compose de “Am”: qui et “allous” : du verbe illes : couper la laine. Amellous : qui coupe la laine des moutons.

Rgala: Argal , du verbe irgel : verrouiller ou fermer.

Bni Zerfet: Aït izrfâd, pluriel de Azerfêd , du verbe izerfêd : balancer. Le mot veut probablement dire les marginaux.

Tatoufet: Tadouft : la laine.

Bni bouzra : Aït Bou zra. «Bou» : qui a ou lieu de et « zra »: la roche ou la pierre. Le mot veut donc dire les habitants des rochers, c-à-d du massif de roches magmatiques et métamorphiques.

Targha : la chaude, du verbe irgha : se chauffer ou se bronzer. Le toponyme est probablement en relation avec la plage.

Tamouroute : féminin de amourou : composé de « am » : qui : et ourou du verbe ira : aimer. Le mot veut dire « l’aimée »

Bab Tizi : Imi n Tizi : l’entrée du col.

Klaà de Sles : Sles : mot composé de « as » : lieu de et « les » : iles : couper la laine.

Jbel Tidghine : plurirel de Toudgha : nom d’une plante.

Achakem : forme arabisée de « Asaqem », mot compose de “as” : lieu de et “qem” : du verbe iqqim » : s’asseoir. Le mot veut dire lieu de réunion (aseqammou : la réunion ou l’assemblée)

Izmourene : pluriel de azemmour : l’olivier

Anjra : mot composé de « an » : qui ou lieu de et « jra » : ou gra : agra : étranger, ce qui a donné au pluriel igerwan (près de Meknès). Le mot veut dire « lieu des étrangers ».

Ceuta : Forme espanisée de Asetta et Sebta sa forme arabisée. Asetta : appareil du tissage.

M’diaq : M’idqi . « M » qui a et « Idqi » : l’argile. Le mot veut dire : région argileuse.

Fnideq : mot composé de « Fn » : afen, du verbe youfa : trouver, et « ideq » : idqi : l’argile. Le mot signifie : où on trouve de l’argile ou « région argileuse ». remarquer que fnideq et M’diaq sont deux lieux très proches.

Martil : Amerdil, mot composé de « Am » : qui et « erdil » du verbe irdel : faire tomber. Le mot veut dire le lieu pénéplané, lieu très bas.

Ouazzan : Azzan nom d’un arbre du type chêne Zeen.

Lhousima : Provient du nom espagnol Al Housimas : la lavande ; il s’appelle en amazigh : Izri.

Tamsaman : Tamz-aman, « Tamz » ou Tumz : du verbe youmez : retenir, « aman » : l’eau. Le mot signifie : qui retient l’eau et qui veut dire « la terre imperméable ». Il y a ceux qui pensent qu’il s’agit d’un terme composé de Timssi et aman : le feu et l’eau.

Targist : mot composé de tar : sans et gist ou tigist : féminin de igis ou iyis : le cheval. Le nom voudrais dire : région sans cheval c-à-d région inaccessible au cheval.

Boukouya : Bouqouyn : mot composé de « Bou » : qui a et « Aqqouyn » pluriel de Akka : lieu de passage étroits dans les zones montagneuses.

Imzouren : pluriel de « amzour », mot composé de « am » : qui est et « zour » ou izour : épais. Le mot veut dire les obèses.

Ankour : mot composé de « an » : qui a ou lieu de et « kour » du verbe ikker : se lever. Lieu de soulèvement (contre l’ennemi).

Midar: mot composé de « M » : qui a et « idar » : pluriel de adar : le pied. Le mot signifie : qui a les pieds.

Afsou : nom du verbe ifsa : nettoyer (la laine).

Tiztoutine : Tizdoudine , pluriel Tazdout, feminin de Azdoud : une espèce d’oiseau noir

Tasleft : feminin de aslef. Mot compose de “as” : lieu de et « ilef » : le divorce.

Tifrist : feminin de “ifris” ou “afras” : défrichement de la forêt. Le mot veut dire lieu défriché.

Tifersit : petite statut.

Saka : mot composé de « asa » : lieu de et « ka » du verbe ikka : passer. Le mot veut dire lieu de passage (dans une rivière).

Aknoul : mot composé de Ak et noul (Anoul).

« Ak » signifie au dessus ou supérieur ; exemple : akemmar : la figure qui veut dire au dessus du menton, son opposé est admmer : poitrine qui veut dire au dessous du menton.

« Anoul » nom du verbe inal : contrecarré, faire barrière. Le nom veut probablement dire lieu haut de garde.

Taynaste : la borache (plante)

Tizi ousli : le col du marié

Talamecht : mot composé de tala-m-echt: Tala : source, m : qui ou de et ich : corne qui veut dire ici la montagne (pointue), singulier de achawen. le mot veut dire la source de la montagne.

Bni Ammart : Aït tammart : les barbus. Ammart peut dériver du mot « toummert », qui a donné le nom du roi amazigh ben toummert: la joie. Le mot peut donc dire : les joyeux.

Zoren : Izouran : les racines

Mezguiten :Imezguiten , composé de “im” pluriel de « Am » : qui. Izguiten : pluriel de Azguit : masculin de Tizguite : la Jungle (forêt dense). Le mot veut dire les habitants de la forêt.

Msoun : Amsoun, terme composé de “am”: qui et “soun” du verbe issen : savoir ou connaître. Le terme veut dire le connaisseur.

Ktama : nom propre d’une tribu . Il se donne également aux personnes.

Ghefsay : composé de « Ghef ou Khef » (Ikhef): le sommet (ou la tête) et « say » ou Asay du verbe yousey : prendre. Station du transport.

Kandousi : forme arabisée Aghendouz : le vaux.

Selwan : Les dépôts noirs charbonneux sur les murs qui s’accumulent au fil du temps par la fumée.

Tawima : déformation arabisante abusive du vrai mot amazigh « taneymart » ou tanegmart » qui veut dire la chasseuse.

Nador : anadour : mot composé de « an » : qui est ou lieu de et « dour » du verbe ider : descendre. Le mot désigne l’endroit le plus bas d’une région. Ce nom se rencontre dans d’autres régions du Rif et du Moyen-Atlas.

Kariat Arekman : Akeryan irekmen. Akeryan : bombardement. Irekmen : qui bouillonne du nom Arkam : bouillonnement. Le mot veut donc dire lieu du bombardement intense.

Zghanghan : Azghenghen ou Asghenghen. Mot composé de « as » : lieu de et « ghenghen » : du verbe ighenghen : faire de la musique. Le mot veut probablement dire : lieu de la musique ou des musiciens.

Gourougou : mot composé de « G » : dans et « ourougou » ou arougou : la vapeur. Le mot veut dire « dans les nuages ».

Bou àareg : mot qui dérive du mot « bou àari » : composé » de « bou » : qui a et « àari » : la forêt. La région était couverte dans le passé d’une forêt dense.

Kebdana : Akebdan : mot composé de « ak » et « bedan ». Ak : au dessus ou haut (voir Aknoul) et bedan : ils sont debout ou redressés (du verbe ibed). Le mot veut probablement dire : les montagnes hautes ou redressées.

Ferkhana : forme arabisée de « Afroukh » : le moins jeune.

Bni Bou yfrour : Aït bou frour. « Bou » : qui a , « Afrour » : fragment, du verbe ifrourey : se désagréger.

Bni Nzar ou Nsar : Aït unsar . Ce dernier est probablement une variante de Anzar : la pluie qui voudrais dire les habitants de la région pluvieuse c-à-d le versant exposé à la direction de l’arrivée des pluies .

Mlilia : provient du mot Tumlilt ou tamllalt : la blanche.

Berkane : Aberrkane : le noir. Le toponyme est lié au nom d’un « saint ».

îles des Trois Fourches : الجزر الجعفرية
: arabisation du nom « Tigzirin n icheffaren » : îles des voleurs ou des pirates.

Cap de l’eau : tikhoubay : les Jarres, pour la cachette des trésors.

Zayou : proviendrait du mot « azayow » : crin ou violent. Il y a ceux qui disent qu’il s’agit du nom d’un colon qui résidait dans la région.

Ahfir : Afkir : plante épineuse

Tafoughalt : plateau

Terwal : Terwel du verbe irwel : courir. Le nom veut dire « elle s’est sauvée ». Il s’agit probablement d’une tribu qui a quitté la région à la suite d’une menace.
Twissit : Twissent : la connue, du verbe issen : savoir, connaître.

Tawrirt : la colline

Laàyoun : tittawen : sources

Guersif : mot compose de “guer” (jer ou yer) du verbe “iger”: jeter et “sif” : la rivière ou le fleuve. Le mot veut dire qui se jette dans la rivière et signifie l’affluent.

Oued Za : “Aza” : vallon, alros que « Azâ » signifie l’halfa. Le nom féminin est Taza : arbre du type Rhus cotinus.

Oued Meloulou : composé de “Am”:qui et “lolou” du verbe iloula : naître. Le mot veut dire : qui donne naissance. C’est un grand affluent de Oued Melweya ; ce dernier nom dérive probablement de Meloulou.

Oued Kert : Kert du verbe ikerd ou icherd : gratter. Le mot veut donc dire l’ oued qui érode.

Oued Rhis : Rhis : la boue ?. Rivière de la boue

Oued Ouringa :Waranga ou warangi : mot composé de « war » : sans et « angi » : torrent ou inondation.

Oujda : Tiwejda : les colonnades (des anciennes habitations)

Bni wkil : Aït ikil. « ikil » ou « ichil » : lait caillé

Loukous : variante de Oukous, nom du verbe “ikkes”: enlever. Le nom veut dire la rivière qui érode.


Source: Tawiza.net Said Kamel




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